Un peu d'histoire.

Le village de Savennières est cité dès le VIIème siècle.

En 1038, un texte aux archives de Maine & Loire, mentionne   "Les forges", constructions situées à proximité du château, comme lieu habité.

Très proche de la forteresse de "La Roche aux moines" (en 1214, s'y déroule une bataille opposant les Anglais aux troupes royales), le site actuel était probablement déjà construit. Toutefois, le premier texte connu, daté de 1457, mentionne     "la terre et seigneurie de Varennes dont le seigneur en est Pierre Tillon seigneur de Mantelon (forteresse située sur l’autre berge de la Loire, face à Varennes)".

En 1634 "la terre et  seigneurie de Varennes"  sont acquises par Jacques-Pierre Constantin, écuyer, seigneur de Montriou (près de Feneu).

Son fils Jacques, dans un aveu en date du 13 décembre 1642, énumère l’inventaire du domaine : "maisons, grange, pressoir, chapelle, cour, vignes, bois, étang, etc.. ".

Le 3 décembre 1653, le troisième fils de Jacques-Pierre Constantin, Gabriel, épouse Anne Lepelletier fille du grand prévôt d’Anjou, seigneur de La Lorie à Segré : René Lepelletier.

En 1661, pour réduire une partie des créances de son beau-père (8 millions de livres !) Gabriel Constantin lui rachète le château de La Lorie, puis devient grand prévôt d’Anjou.

Après avoir vendu Montriou, il cède Varennes à Jacques Avril, Sieur de la Chaussée, en 1663.

Les archives de Maine & Loire possèdent un descriptif de la vente :  maison, terre, fief, pressoir, jardin, verger, étang, bois de haute futaie, clos de vigne, le tout enclos de murs, ainsi que plusieurs métairies. L'ensemble est vendu pour la somme de 98 000 livres.

Jeanne Martineau, qui  a probablement racheté la terre de Varennes, continue d’y vivre et fonde le 3 février 1670, la chapelle seigneuriale avec obligation de résidence pour le titulaire. Elle meurt à Varennes le 30 décembre 1684. (cf. A. Joubert)

Comment et quand les La Tullaye prirent-ils possession de Varennes ? Sans doute après le décès de Jeanne Martineau mais nous ne connaissons pas le détail de cette cession. Pour autant, le baptême de Louis-Salomon de La Tullaye à l’église de Savennières confirme qu’en 1691, les La Tullaye en étaient les nouveaux seigneurs.

Originaires de Bretagne, parlementaires, ils feront agrandir et moderniser le château ainsi que le parc, à partir de 1734.

Est-ce à cette date que fut construite la chapelle actuelle comme l'indique une plaque commémorative ? Non, car déjà en 1683 un baptême y fut célébré. C'est donc bien au XVIIème siècle que l'on doit la création de son extraordinaire décor par les grands retabliers de Laval.

Pendant la tempête révolutionnaire, René-Henri de La Tullaye, seigneur de Varennes, meurt dans les prisons de Doué-la-Fontaine.

Varennes est mis aux enchères le 10 juin 1794. L’inventaire établi pour la vente donne une énumération précise du domaine. Il est acheté par Joseph Rousseau de la Brosse ; plus tard, son fils, Lucien, écrira que son père n’avait acheté Varennes que pour le rendre à ses prédécesseurs, les La Tullaye.

Le domaine, en cette période mouvementée, ne revient véritablement à Lucien et à sa sœur devenue comtesse  Taillepied de Bondy, qu’après  un jugement en leur faveur en 1818.

Le 5 octobre  1857 Lucien Rousseau de La Brosse meurt à Varennes. Son fils aîné, Charles, en devient propriétaire.

Mais, ainsi que sont frère cadet, Charles émigrera en Nouvelle-Zélande après avoir cédé le domaine à son beau-frère, Gordon Pirie, en 1874. Trois trains spéciaux seront nécessaires pour l'emménagement des nouveaux propriétaires.

En 1875, le colonel Gordon Pirie pose la première pierre d’une nouvelle réhabilitation du château, dirigée par l’architecte Auguste Beignet, telle qu'on peut la voir sur les cartes postales du début du XXème siècle.

En 1901, son fils hérite de la propriété. Satisfaisant à sa passion pour les arbres et les plantes, il fera venir de très nombreuses espèces rares. Ces plantations seront à l’origine de la création des collections inventoriées en 1928 par la Société d’Horticulture d’ Angers.

Le 3 novembre 1905, un incendie se déclare sous les toitures et ravage l’aile Est du château. Il sera reconstruit par les architectes Charles Garin et Henri Bans, à partir de 1909, tel qu’il est aujourd’hui.

 (cf.  Joubert, André. "Une Famille de grands prévôts d'Anjou aux XVIIe et XVIIIe siècles. Les Constantin, seigneurs de Varennes et de La Lorie", d'après les archives inédites du château de La Lorie, (5 novembre 1889.)).

(cf "H.C.L.M" bul. n°22. -  Celestin Port "dictionnaire Historique de Maine & Loire."ed. 1876 & A. SARAZIN 1996 )