chateau de Varennes
chateau de Varennes

Avec l'aveu  de décembre 1642 conservé aux archives départementales de Maine et Loire, (ADML E-1445) nous savons avec certitude qu'il existait à Varennes un petit sanctuaire domestique : " ...maison, grange, pressoire, chapelle et fuye...". Cependant, son voûtement, signe de son utilisation noble depuis son origine, la ferait dater de la fin du XVème siècle.

 

Jacques Constantin de Montriou, maitre des comptes de Bretagne, ayant acquis Varennes en 1634, Jeanne Martineau, sa seconde épouse, fonde la chapelle seigneuriale de Varennes le 3 février 1670 avec obligation de résidence du chapelain, par acte notarial à Angers (ADML E2069/Constantin).

Son fastueux décor date vraissemblablement de cette période. 

 

Le décor de la chapelle de Varennes appartient à l'école lavalloise, puis angevine, des grands retabliers qui opèrent durant tout le XVIIème siècle. La relative exiguïté et la forme octogonale des lieux n'ont pas permis ici le déploiement habituel d'ensembles monumentaux régulièrement adossés à un mur, mais ont obligé les sculpteurs à concevoir trois volets d'un même ensemble sur trois pans différents.

Celui du centre est occupé par l'autel surmonté par deux colonnes et deux pilastres en marbre noir. La base inférieure des colonnes, en pierre, est sculptée d'enroulements de feuillage peints alors que sur l'entablement court une très dense frise d'enroulement doré. Au sommet de la composition apparaît une représentation du visage de Dieu le père. 

Le tableau qui occupe le centre de cette architecture représente l'assomption de la vierge Marie. Il s'agit d'une copie partielle (les apôtres) de l'oeuvre de Simon Vouet (1590-1649) actuellement conservée au musée de Reims.

 

De part et d'autre du retable de l'autel, sont disposées deux compositions presque similaires. Chacun de ces grands tableaux verticaux ainsi composé est rempli par un décor de chute de trois gros bouquets de fleurs retenus par un ruban plissé aux attaches dissimulées par des chérubins.

Au centre, deux scénographies surprennent par leur originalité car rarement deux angelots assis sur un fronton semi-circulaire et encadrés de lourdes guirlandes de chute de fruits et de fleurs forment l'ensemble d'un décor latéral. 

Le spectateur ne peut être que surpris par le caractère affligé des chérubins et angelots qui, au nombre de onze, figurent sur ce décor aux couleurs du deuil, noir et blanc, assorti d'or. Le décès, à un an d'intervalle, des deux frères commanditaires pourrait en être l'explication.